• J'ai vu une petite fille
    Elle avait deux pupilles
    D'un noir qui scintille,
    Son corps voilé d'un tissu de pacotille.
     
    Assise sur le bitume
    Avec un chien pour compagnie de solitude,
    Vautré là comme une plume
    Serait tombée après avoir nargué les vents de l'incertitude.
     
    Elle levait les yeux au firmament
    Pour voir les visages ravagés de ces géants,
    Tout juste ne la piétinant
    D'un air indignant.
     
    J'ai mis dans son bocal
    Cinq ou six pièces qui irritaient le fond de ma poche.
    Je m'abaissais à elle, tant bien que mal
    Pour lui tendre une approche.
     
    Elle m'extirpa une larme avec son sourire endolori
    Puis avec un "Merci"
    Me lança ceci :
    "Dit Madame, il y a une place pour toi dans ma vie ?"
     
    J'ai vu cette petite fille,
    Dans ses mains, il y avait un appel,
    On pouvait lire sur des pampilles :
    "Cherche un papa ou une maman pour Noël !"

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  • Oh la belle illusion...
    Quelques intentions
    Pour jeter le voile de la confusion
    Sur une âme déjà en grands frissons.
     
    Jolie poudre aux yeux
    Poussière de mes aïeux
    A arracher quelques chimères aux dieux,
    Les portant à mes rêves ses faisant vieux.
     
    Divin mirage au désert de ma sensibilité
    Oasis m'arrachant l'eau à mes baisers,
    C'est un fantôme que j'ai appris à aimer,
    Les murs de mon coeur en sont hantés.
     
    Au jeu virtuel de mon électronique
    Se jouent les parties de mes attentes idylliques.
    En l'an 2000, c'est un compte féerique
    De s'aimer sans contact physique.
     
    Oh la belle illusion...
    Quelques intentions
    Pour jeter le voile de la confusion
    Sur un coeur déjà en extinction.

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  • Je suppose...
    Que certaine choses
    Détiennent le morose,
    Sûrement que d'autres s'osent...
    Entre deux pauses,
    Le doute, sur mon esprit, s'appose.
     
    Je m'y oppose !
    Toutes ces batailles m'ankylosent,
    Elles m'importunent, à ne me livrer que des cyphoses !
    Que serais-je sans la quête du magicien d'Oz ?
    S'il me reconnaissait... S'avouerait-il être la cause
    De ces rêves qui font de moi une fleur non éclose ?
     
    Je suppose...
    Que seule Piaf savait chanter "la vie en rose"
    Qu'il n'y a qu'une seringue pour injecter de l'euphorie dans ses doses.
    Qu'à l'instar de la joie, singulièrement une bombe explose.
    Qu'il n'y a qu'un alcoolique  pour qui tout s'arrose,
    Je suppose...
     
    Mais ! Je m'y oppose !
    Sur un tas de débris, l'homme n'est-il qu'une rose ?
    Suât ! Ne soyons qu'un fleuron, si nos pétales ne sont pas névrose !
    Incarnons un bouton de métamorphose !
    Et à chaque déclin, que l'un de nous se propose !
    Faisons fleurir l'osmose !

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  • Il est un asile où l'Amour
    A bien des malades à jouer des tours.
    Dans les camisoles, les bras des troubadours
    Sont noués pour ne plus tendre de délices si courts.
     
    On y enferme des coeur
    Dans des petites cellules de douceur.
    Des médecins cajoleurs
    Eradiquent leurs torpeurs.
     
    Il est un asile où hommes et femmes
    Mutuellement se condamnent
    A n'être que la soeur d'une autre âme,
    Au prix d'un retour de flamme.
     
    Membres alliénés aux chairs indisciplinées,
    Extase éphémères, mais tant convoitées,
    En ces murs dévergondés
    A jamais resterez enfermés.
     
    Il est un asile de fous...
    M'y a t-on enfermé sans tabou.
    Je suis folle de vous !
    Un jour m'y rejoindrez-vous ?

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  • Au nom d'un sommeil engendré par le dérisoire
    Je m'alite sur les langes de l'espoir.
    Face à moi, ce reflet dans un miroir,
    Ce substitue de déversoir
    Me renvoie les traits d'une femme souillée de noir...
    Traces indélibiles d'un maquillage des plus illusoires.
     
    Mes paupières s'affaissent
    La nuit venue, s'assoupissent mes faiblesses.
    Qu'à demi éveillée, mon âmes ne se blesse,
    Cette fichue neurasthénie... Enfin me délaisse.
    Je bois l'élixir de la fée ivresse.
    Elle me tend un rêve, à ma carcasse elle s'abaisse.
     
    Six heures du matin ! L'heure des "lèves-tôt".
    Je m'enfile la peau sur les os,
    Me traîne sous l'eau,
    Purifie cette chair criblée de défauts.
    S'en reviennent ces saletés de bobos...
    L'anesthésie ne fait plus son boulot !

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